1 Million de pyramides : Pi est-il caché à Gizeh ?

J’ai testé 1 million de pyramide aléatoires ! Elles prouvent que le nombre PI est bien intégrer dans la grande pyramide.

Préambule

Dans cette vidéo, nous remettons en question les affirmations de Marianne Michel et Jean-Pierre Adam, figures établies de l’égyptologie, qui soutiennent que l’on peut retrouver le nombre π un peu partout – y compris dans une salle de bain ou un kiosque à journaux1.

Mais ont-ils seulement tenté de vérifier, par des méthodes quantitatives, si cette apparente ubiquité du nombre π est réellement fortuite ? Ont-ils simulé un large échantillon de pyramides aux proportions aléatoires – dans le style égyptien – pour estimer la probabilité réelle d’aboutir à un rapport proche de π ? Ont-ils calculé une P-value, ne serait-ce qu’approximative, pour évaluer la pertinence statistique de leur propos ?

La réponse est non. À notre connaissance, aucun travail de ce type n’a été entrepris.

C’est ce que nous avons fait ici : générer un million de pyramides aléatoires pour évaluer si le rapport π que l’on observe dans la Grande Pyramide est réellement banal… ou non. Les résultats sont sans appel, et viennent bousculer certaines certitudes établies.

John Taylor 2, qui redécouvrit la présence de π dans la Grande Pyramide au XIXe siècle, n’avait peut-être pas tort.

On peut également mentionner Franck Monnier, dont l’ouvrage récent 3 vise à discréditer un ensemble de théories jugées farfelues autour de la Grande Pyramide. Il y enfonce des portes ouvertes auxquelles plus grand monde n’attache réellement d’importance. Mais cela lui permet d’introduire, au milieu de ces spéculations écartées, une critique à l’encontre de l’idée selon laquelle le nombre π aurait été intentionnellement intégré à l’architecture.

Lui non plus ne propose aucune démarche fondée sur une rigueur méthodologique. Aucune simulation, aucune tentative d’estimation de la probabilité que π ou le nombre d’or apparaissent spontanément dans des structures pyramidales. Rien qui permette d’évaluer la significativité de ces rapports d’un point de vue statistique.

Où sont donc les scientifiques véritablement rigoureux, ceux qui évaluent les faits à l’aide de méthodes quantitatives éprouvées, plutôt que de se contenter d’arguments d’autorité ?

Protocole

Nous avons donc testé le kiosque à journaux de J P Adam et les plans complets d’une maison pour voir si l’on trouvait bien le nombre PI dans les cotations. La réponse est oui, on le trouve. Toutefois, la véritable question à laquelle les égyptologues refusent de répondre est la suivante : est-ce statistiquement significatif de trouver le nombre PI dans tel ou tel édifice, compte tenu du nombre de mesures disponibles et de la précision de l’édifice ?

Pour vérifier cela, nous avons créé avec un programme 1 million de kiosques à journaux, ou de plans de maison, ou de grandes pyramides en respectant des cotations comprises dans le même intervalle. Nous réglons une précision quant à la recherche du nombre PI qui dépend de la précision des mesures et de la construction. On sait par exemple que les 4 côtés de base de la grande pyramide sont presque parfaits, avec une précision de 99,95 % 4 sur la longueur des 4 côtés. Quant au kiosque à journaux de J P Adam, les cotations ont été arrondies au cm le plus proche pour les grandes dimensions et au mm le plus proche pour les petites dimensions. La précision des mesures est donc au mieux de 99,5 %. Quant au plan de la maison, la précision des cotations est aussi de l’ordre du cm sur des mesures comprises entre 70 cm et 384 cm, soit une précision au mieux de 99,8 %. Puis l’on compare la présence du nombre PI entre l’objet réel et 1 million de simulations pour voir si le hasard peut nous donner facilement le nombre PI. Nous calculons la moyenne d’apparition du nombre PI et l’écart type lors des simulations, et en calculons la probabilité critique. (P-value < 0,05)

Pour la grande pyramide, il faut bien savoir que celle-ci n’est déterminée géométriquement que par deux cotations : la hauteur et la largeur de la base carrée. Toutes les autres en découlent directement. Ainsi, contrairement aux kiosques à journaux et au plan d’une maison, il y a peu de combinaisons possibles pour trouver un nombre particulier. Afin de rendre le test similaire, nous avons donc ajouté la longueur des apothèmes, le 1/2 périmètre, le périmètre, la longueur des arêtes, et même la diagonale de la base carrée, et enfin la hauteur totale avec la chambre souterraine qui est la seule cotation indépendante de la géométrie, soit 8 ou 9 cotations. Évidemment, on pourrait nous opposer que le fait d’ajouter le 1/2 périmètre est un biais, mais il faut savoir que le nombre PI est autant le rapport entre la circonférence et son diamètre qu’entre la circonférence et son rayon. C’est pourquoi trouver PI ou la moitié de PI revient rigoureusement au même. Enfin, en intégrant la diagonale de la base carrée, nous minimisons nos chances de trouver le nombre PI, car de fait, la diagonale vaut √2 fois la base du carré. Il n’est donc pas possible de considérer qu’il y a un biais favorable dans le choix des cotations issues de la géométrie de la grande pyramide.

Quant au choix des nombres recherchés, nous avons demandé à ChatGPT de nous donner 3 nombres présentant un caractère d’universalité. Il nous a donné le nombre PI (3,1416), le nombre d’or (1,618) et le nombre d’Euler (2,718).

Résultats

Vous pouvez reproduire l’expérience facilement en créant ce type de code ou sur notre site internet. Voici donc les résultats pour le kiosque à journaux, le plan d’une maison et la grande pyramide.

Il est donc évident ici que la présence du nombre PI ou du nombre d’or dans le kiosque à journaux de Jean-Pierre Adam ou la salle de bain de Marianne Michel se produit par hasard. En définitive, trouver le nombre PI ne constitue donc pas une prouesse numérologique de la part de Jean-Pierre Adam, mais une banalité qui ne démontre en rien que la présence du nombre PI dans la grande pyramide est le fruit du hasard.

Venons-en aux résultats des tests sur la grande pyramide. Que l’on teste les nombres PI ou le nombre d’or de manière indépendante ou ensemble, tous les tests sont sans appel. Ils sont tous statistiquement significatifs en faveur d’une intentionnalité d’avoir encodé le nombre PI ou le nombre d’or dans la grande pyramide de Khéops.

Conclusion

Il est tout à fait légitime d’envisager une intention géométrique de la part des architectes de la Grande Pyramide, dans la mesure où il s’agit d’un objet construit par l’homme, dont la forme – une pyramide à base carrée – n’implique structurellement ni le nombre π, ni le nombre d’or. À la différence d’un cercle, qui contient π par définition, ou d’un carré, dans lequel √2 découle naturellement de sa diagonale, une pyramide ne génère pas spontanément ces constantes. Ainsi, si l’on retrouve de manière précise ces valeurs dans les proportions de la Grande Pyramide, on ne peut raisonnablement les attribuer à un simple hasard de construction. Leur présence doit être interprétée comme le signe d’une intention, et non comme une conséquence géométrique nécessaire.

Nous avons donc remis en question les affirmations d’une frange conservatrice de l’égyptologie qui continue de nier la possibilité d’une telle intégration volontaire du nombre π. Ce déni est d’autant plus surprenant que, depuis John Taylor au XIXe siècle, plusieurs égyptologues reconnus 5 ont soutenu que les anciens Égyptiens maîtrisaient des approximations de π bien plus précises que ce que laissent supposer les papyrus mathématiques. La persistance de ces résistances semble relever davantage d’un positionnement idéologique que d’un débat méthodologique fondé. C’est d’autant plus paradoxal dans le cas de Franck Monnier, dont l’ouvrage, censé adopter une approche scientifique, semble pourtant éluder l’analyse probabiliste et rigoureuse que ce type de question mérite.

  1. Mariane Michel et Jean Pierre Adam, dans le documentaire « Le Grand Virage » où ils apparaissent faisant la critique des autres théories à propos des grandes pyramides.[]
  2. John Taylor The great pyramid; why was it built? and who built it ? 1859 page 22 -23[]
  3. La science face aux dossiers mystérieux de l’Égypte ancienne, F. Monnier, page 163-164[]
  4. Dash et Paulson, The 2015 Survey of the Base of the Great Pyramide https://www.academia.edu/36742756/The_2015_Survey_of_the_Base_of_the_Great_Pyramid[]
  5. W.F Petrie, J Edwards, Check Anka Diop, Théophile Obenga, David Ian Lightbody, Miroslav Verner, Leon Cooper..[]

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