
Le professeur Alexander Thom (1894 – 1985) était d’abord professeur d’ingénierie à l’université d’Oxford. Il se passionnait pour le mégalithisme pendant son temps libre. Il peut être considéré comme l’un des fondateurs de l’archéoastronomie scientifique. Il a démontré avec des méthodes statistiques à grande échelle que les peuples mégalithiques disposaient leurs monuments (menhirs, dolmens, cromlechs…) en fonction de considérations astronomiques liées aux cycles lunaires. Il démontra notamment que le cycle de 18,613 ans, permettant de déterminer les lunes majeures et mineures, était marqué dans le paysage par les mégalithes.
En 1984 une équipe Australienne décida de reprendre le travail de Thom. Ils remesurèrent 322 sites et en déduire que le Professeur Thom avait raison. Il existe bien des alignements mégalithiques et astronomiques en relation avec la lune et le soleil. Cette étude relativisa la précision de l’ordre du degrés, faute de pouvoir déterminer le centre géométrique des pierres dressées. 1
Mais il est aussi connu pour avoir découvert une unité de mesure, qu’il baptisa le « Yard Mégalithique« 2. En étudiant les circonférences et diamètres de plusieurs centaines de cromlechs, il en déduisit une unité de mesure redondante mesurant 82,9 cm. Ce dernier pouvait aussi prendre la forme d’une toise de 2,5 yards, soit 2,07 mètres. Au cours des années 60 et 70, il poursuivit ses recherches et parvint à affiner la précision de la mesure du yard mégalithique à 82,93 cm ± 0,02 3.
Ses découvertes ont mis en difficulté les historiens et archéologues, car l’usage d’une mesure uniforme sur un aussi vaste territoire semblait impensable, tout comme l’usage de triplets pythagoriciens dans la géométrie des cercles de pierres. Ce n’est pas par des raisonnements circulaires qu’une frange de la communauté scientifique a nié et nie encore son travail que les nouvelles preuves 4 confirment pourtant.
Des chercheurs plus récents, comme Howard Crowhurst, ont affiné la précision du yard mégalithique à 82,944 cm. Cela est confirmé par un autre chercheur indépendant, Quentin Leplat, qui constata que les mesures mégalithiques furent employées en Égypte, et notamment dans la position géodésique de la grande pyramide 5, qui marque une borne étalon invariable jusqu’à l’équateur sur une distance de 4 millions de yards mégalithiques, avec une précision correspondant au yard mégalithique découvert par le professeur Thom et affiné par Howard Crowhurst.
L’immeuble du département des sciences de l’ingénieur à Oxford porte son nom : The Thom Building.
- Publications of the astronomical Socitey of Australia, Vol 5, 1984, Clive Ruggles[↩]
- Thom, A. (1955). « A Statistical Examination of the Megalithic Sites in Britain ». Journal of the Royal Statistical Society. Series A (General) 118 part III: 275 – 295. doi:10.2307/2342494.[↩]
- THOM A, A. S. THOM : 1973, The Kerlescan Cromlechs, Journal for the History of Astronomy, Volume: 4 issue: 3, page(s): 168-173. https://doi.org/10.1177/002182867300400303[↩]
- Euan W. MacKie, The Prehistoric Solar Calendar: An Out-of-Fashion Idea Revisited with New Evidence. Time and Mind: The Journal of Archaeology, Consciousness and Culture Volume 2— Issue 1 March 2009 pp. 9–46 – DOI 10.2752/175169709X374263[↩]
- Le yard mégalithique et la grande pyramide de Khéops, https://www.academia.edu/115805263/LE_YARD_MÉGALITHIQUE_ET_LA_GRANDE_PYRAMIDE_DE_KHÉOPS[↩]